LE PORTAIL POUR BIEN CONNAÎTRE LE LAOS.

Pourquoi le Président Macron est allé au Vietnam et à l’ASEAN, et pas au Laos

1. Une stratégie indopacifique de la France

Depuis quelques années, la France a adopté une stratégie claire dite « stratégie indopacifique », qui vise à renforcer sa présence dans cette région-clé du globe. L’Indo-Pacifique est devenu un espace stratégique majeur où se croisent les intérêts économiques, militaires et diplomatiques des grandes puissances : Chine, États-Unis, Inde, Japon, etc.

Le Vietnam, situé au cœur de cette zone, représente un partenaire essentiel pour la France dans cette stratégie. Membre actif de l’ASEAN, avec une économie en pleine croissance et un poids diplomatique grandissant, le Vietnam est une pièce maîtresse pour toute puissance cherchant à s’ancrer durablement dans la région.

En comparaison, le Laos est un pays enclavé, plus petit, avec une économie plus modeste et une influence géopolitique limitée. Même s’il fait partie de l’ASEAN, il ne joue pas un rôle moteur dans les grands dossiers régionaux.


2. Des relations historiques et économiques privilégiées avec le Vietnam

La France et le Vietnam entretiennent des liens historiques profonds, hérités de la colonisation, mais qui se sont transformés en coopérations durables. La langue française y est encore présente, la diaspora vietnamienne en France est importante, et les échanges culturels sont nombreux.

Sur le plan économique, le Vietnam est devenu un marché dynamique avec plus de 100 millions d’habitants et un fort potentiel industriel. De nombreuses entreprises françaises sont implantées au Vietnam, notamment dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures, de l’agroalimentaire et des technologies.

En 2023-2024, les deux pays ont célébré les 50 ans de leurs relations diplomatiques, et le président Macron a voulu marquer cet anniversaire par une visite officielle, visant à renforcer les liens politiques, économiques et culturels.


3. Une approche régionale via l’ASEAN

En se rendant au sommet de l’ASEAN, Macron ne visait pas uniquement le Vietnam, mais l’ensemble de l’Asie du Sud-Est. L’ASEAN regroupe dix pays, dont le Laos, et joue un rôle croissant dans l’équilibre mondial. La France, via l’Union européenne, cherche à tisser des liens étroits avec ce bloc, pour diversifier ses partenariats économiques, défendre la liberté de navigation (notamment en mer de Chine méridionale) et promouvoir un ordre multilatéral basé sur le droit.

La participation de Macron à ces sommets envoie un signal fort : la France veut être un acteur de la région et soutenir un équilibre face aux tensions sino-américaines. En s’adressant à l’ensemble de l’ASEAN, il s’adresse aussi indirectement au Laos.

Quel impact pour le Laos ?

1. Le Laos dans l’ombre de ses voisins

Le Laos est souvent relégué au second plan sur la scène régionale. Son poids économique est limité, son régime politique peu ouvert, et sa dépendance à la Chine est forte (notamment avec la construction de la ligne de train à grande vitesse financée par Pékin). Ces facteurs limitent l’intérêt immédiat d’une visite présidentielle française.

Cependant, le Laos bénéficie indirectement de la politique française dans la région. Les projets de coopération régionale (infrastructures, éducation, développement durable) menés avec l’ASEAN peuvent inclure ou inspirer des programmes au Laos. En matière de francophonie, la France soutient toujours le Laos, notamment via l’AUF (Agence universitaire de la Francophonie), les lycées français, ou la coopération linguistique.


2. Opportunités pour le futur

Même si le Laos n’était pas inclus dans ce voyage, cela ne veut pas dire qu’il est oublié. Il existe un potentiel de renforcement bilatéral dans des domaines comme :

  • Le développement durable (gestion de l’eau, protection des forêts)

  • L’éducation (bourses, formation en français)

  • Le tourisme (patrimoine culturel, écotourisme)

  • La connectivité régionale (transport, énergie)

La France pourrait jouer un rôle de médiateur ou de partenaire alternatif pour le Laos, afin de diversifier ses relations et ne pas dépendre uniquement de la Chine ou du Vietnam.


Conclusion

La visite de Macron au Vietnam et à l’ASEAN répond à une logique stratégique claire : s’ancrer dans une région dynamique, renforcer les alliances, défendre les valeurs françaises et européennes, et offrir une alternative aux influences dominantes dans l’Indo-Pacifique.

Le Laos, bien que non visité cette fois, n’est pas exclu de cette dynamique. Il reste un pays ami, francophone, membre de l’ASEAN, avec lequel la France pourrait approfondir sa coopération à condition d’initiatives locales et d’une volonté politique réciproque.

Le message pour le Laos : il faut se rendre visible, actif, et prêt à saisir les opportunités de coopération offertes par la France et l’Union européenne.

Un projet historique entre deux nations frères

Le port maritime de Vũng Áng, situé dans la province vietnamienne de Hà Tĩnh, sur la côte centrale du Vietnam, représente l’un des projets de coopération les plus stratégiques entre le Laos et le Vietnam. Sans accès direct à la mer, le Laos a toujours été confronté à un défi structurel majeur en matière de commerce international : son enclavement géographique. C’est dans ce contexte qu’est née l’idée de renforcer l’intégration du Laos aux circuits économiques régionaux et mondiaux en passant par un accès permanent à un port maritime.

L’histoire du projet remonte aux années 2000, mais c’est en 2013 que le gouvernement laotien et le gouvernement vietnamien ont signé un protocole d’accord pour la location d’un espace au port de Vũng Áng. En vertu de cet accord, le Laos bénéficie d’un droit d’usage sur un terminal du port et d’une zone logistique attenante. Cette infrastructure est reliée au Laos par la Route nationale 8 et fait partie du corridor économique Est-Ouest qui traverse la péninsule indochinoise, de la mer d’Andaman à la mer de Chine méridionale.

En 2021, les gouvernements des deux pays ont annoncé une accélération du projet avec des investissements conjoints pour moderniser les infrastructures portuaires, renforcer la logistique et améliorer les connexions ferroviaires entre le Laos et Vũng Áng. Le projet est également intégré à l’ambition laotienne de devenir un hub logistique en Asie du Sud-Est, soutenu par des projets comme la ligne ferroviaire Chine-Laos.

Un levier majeur pour l’économie laotienne

Le port de Vũng Áng joue un rôle fondamental pour l’économie du Laos dans plusieurs dimensions. Tout d’abord, il permet au pays de réduire ses coûts d’exportation en accédant directement à la mer. Traditionnellement, le commerce extérieur du Laos passait principalement par les ports thaïlandais via la route ou le fleuve Mékong. Cette dépendance limitait la compétitivité des produits laotiens sur le marché mondial. Avec Vũng Áng, les entreprises laotiennes disposent désormais d’une alternative logistique plus rapide et moins coûteuse pour acheminer leurs marchandises vers l’Asie de l’Est, en particulier la Chine, le Japon et la Corée du Sud.

Ensuite, le port ouvre la voie à un développement plus dynamique des provinces centrales du Laos, notamment Bolikhamxay, Khammouane et Savannakhet, qui peuvent désormais jouer un rôle plus actif dans le commerce transfrontalier. Il stimule aussi le développement de zones économiques spéciales (ZES) orientées vers l’exportation, encourageant l’installation d’industries manufacturières, agroalimentaires et minières.

Le projet est également porteur d’opportunités en matière de transport multimodal. Un projet de chemin de fer reliant Thakhek (au Laos) à Vũng Áng est en cours d’étude. Cette ligne ferroviaire, une fois achevée, permettra de transporter les marchandises directement du centre du Laos au port maritime, réduisant encore plus les délais et les coûts de transport. Cela positionnera le Laos comme un maillon logistique clé entre la Chine, la Thaïlande et le Vietnam.

Perspectives d’avenir : vers une intégration régionale accrue

À moyen et long terme, le port de Vũng Áng pourrait transformer en profondeur la place du Laos dans la région. Si les projets ferroviaires et logistiques sont menés à bien, le Laos pourrait devenir un corridor économique incontournable en Asie du Sud-Est, reliant les marchés de l’intérieur (Chine, nord-est de la Thaïlande) aux ports maritimes du Vietnam. Cela renforcerait non seulement l’intégration du Laos à l’ASEAN, mais également son rôle dans les chaînes de valeur mondiales.

Par ailleurs, en disposant de son propre accès maritime (via un port loué mais sous gestion laotienne), le Laos améliore sa souveraineté commerciale. Cela lui permet de diversifier ses partenariats économiques et de réduire sa dépendance vis-à-vis de ses voisins immédiats. Dans un contexte géopolitique régional marqué par les rivalités entre grandes puissances, cette diversification est un atout stratégique.

Enfin, le port de Vũng Áng pourrait jouer un rôle dans le développement durable du Laos. En facilitant le transport maritime plutôt que routier, il réduit les émissions de CO2 liées aux exportations. Le gouvernement laotien, avec l’appui du Vietnam, envisage également de développer un port « vert », avec des technologies éco-responsables et une gestion durable des ressources logistiques.

Conclusion

Le port lao-vietnamien de Vũng Áng ne se limite pas à une infrastructure logistique : il est l’incarnation d’une ambition nationale pour le Laos. Celle de dépasser son enclavement historique, de se connecter pleinement à la dynamique régionale asiatique, et de bâtir une économie plus ouverte, compétitive et résiliente. En s’associant au Vietnam, partenaire historique et stratégique, le Laos franchit une étape décisive vers une intégration économique régionale plus forte et une place plus affirmée sur la scène mondiale.

Suivre les actualités permet de rester informé des événements qui influencent notre quotidien, que ce soit au niveau local ou mondial. Cela aide à mieux comprendre le monde qui nous entoure, à prendre des décisions éclairées et à participer activement à la société. Surtout la situation actuelle changeante et dangereuse pour notre vie, nos pays et le monde tout entier, nous sommes inquiets.

La culture lao est profondément influencée par le bouddhisme Theravāda, qui guide les valeurs, les rituels et la vie communautaire. Elle se manifeste à travers l’artisanat, la musique traditionnelle, les danses folkloriques et les nombreuses fêtes locales qui célèbrent la nature et la spiritualité. Le Bouddha et la pagode sont les points d’ancrage de la cohésion et de la vie spirituelle des laotiens.

L’économie du Laos repose principalement sur l’agriculture, en particulier la culture du riz, ainsi que sur l’exploitation des ressources naturelles comme les minerais l’hydroélectricité et le bois . Le pays connaît une croissance soutenue, portée par les investissements étrangers et le commerce régional. Avec le nouveau train à grande vitesse, le Laos s’ouvre et se développe leur activité commerciale.

Les environnements du Laos sont riches et variés, allant des montagnes verdoyantes aux forêts tropicales denses, en passant par le fleuve Mékong qui traverse le pays du nord au sud. Cette biodiversité remarquable est cependant menacée par la déforestation, l’urbanisation et les projets hydroélectriques, ce qui rend la protection de l’écosystème essentielle pour un développement durable.